Rapport annuel 2015
Introduction: la recherche clinique en réseau au niveau national et international
Chaque cancer est unique et différent d'une tumeur à l'autre. L'organe d'où provient la tumeur permet une classification grossière. Les analyses de biologie moléculaire subdivisent ensuite les tumeurs en différents groupes. C'est au médecin d'ajuster le meilleur traitement en se basant sur les informations du pathologue (résultats de la biologie moléculaire) et sur les comorbidités du patient.
En effet, les résultats de la biologie moléculaire tumorale, obtenus par séquençage de nombreux gènes responsables de la croissance maligne, définissent des sous-types de cancers permettant des thérapies ciblées. Cette catégorisation tumorale permet d'une part une approche thérapeutique individualisée, mais complique d’autre part la recherche clinique: les critères d'inclusion/exclusion définissent des patients faisant partie d'une "niche". Afin d'obtenir un nombre suffisant de patients par groupe recevant une thérapie ciblée et identique, il est nécessaire d'unir les différents centres d'oncologie médicale au niveau national et international.
Le groupe suisse pour la recherche clinique (SAKK, Groupe Suisse pour la recherche clinique sur le cancer; Schweizerische Arbeitsgemeinschaft für klinische Krebsforschung) est constitué de plus de 20 centres suisses traitant les différentes catégories de patients de la même manière dans le cadre d'un protocole accepté par le "scientific board" de la SAKK. Dans le cas de cancers très rares, le bassin suisse est trop restreint pour assurer une participation suffisante à un protocole de recherche permettant de comparer deux groupes de patients (thérapie standard versus thérapie expérimentale).
La SAKK travaille en collaboration avec de nombreux centres étrangers afin de participer à des protocoles pour les maladies rares, dites de niche (groupe IBCSG, international breast cancer study groupe regroupant de grands centres européens, aux USA, en Afrique du sud et en Australie; EORTC European Organisation for Research Trial in Cancer; ETOP European Trial Organisation de la SAKK). Depuis plus de 30 ans, les centres de la SAKK ont la possibilité de traiter les maladies de Hodgkin dans le cadre de protocoles allemands (HD trials). Aucun centre d'oncologie médicale, aucun médecin oncologue n’a suffisamment d'expérience dans le domaine d’une maladie rare en traitant 2 à 3 patients par année. Dans ce cas, il s'agit soit de centraliser la prise en charge dans quelques centres européens, soit d'établir un réseau dans lequel la prise en charge est dirigée et vérifiée dans le cadre d'un protocole de recherche. La SAKK s'est décidée pour la 2ème solution.