Rapport annuel 2012

Nos connaissances en matière de thérapie du cancer ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Grâce à la compréhension des altérations génétiques qui interviennent dans le processus cancéreux, il est aujourd’hui possible de mieux classifier les différents cancers et de développer des thérapies ciblées. Par exemple, les cancers du poumon présentant une mutation du gène EGFR (epidermal growth factor recepteur) peuvent aujourd’hui être traités par un comprimé contenant un inhibiteur des kinases (erlotininb ou gefitinib), entraînant une fonte tumorale de plus de 50% chez 80% des patients Cette thérapie s’est imposée comme standard dans la 1ère ligne de traitement.

Les cancers hématologiques sont les maladies les mieux caractérisées du point de vue biologie moléculaire. Ceci permet de classifier les patients selon les différentes mutations présentes dans leur génome (ensemble des chromosomes d’une cellule) et de les traiter en conséquence. Le tableau à la page 6 reflète la complexité du traitement des leucémies myéloides aiguës. Les thérapies sont administrées par une équipe multidisciplinaire incluant un oncologue, un hématologue, un infectiologue et un interniste. Ces différents spécialistes se réunissent régulièrement au lit du malade afin de définir la stratégie la mieux adaptée au patient.

La CDS (conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé) a mandaté un groupe de travail afin qu’il définisse la façon de traiter les patients souffrant d’une maladie à thérapie rare et complexe. Le but de ce groupe est de sélectionner les maladies cancéreuses très rares (par exemple sarcome, mésothéliome) devant être traitées exclusivement dans des centres universitaires (ou appelés comprehensive cancer centre, CCC). Ce but de rassembler ces patients est de maintenir la qualité, une intention certainement louable dans le cas de ces maladies très rares et nécessitant des traitements complexes, mais pas lors de maladies plus fréquentes. Les centres d’oncologie périphériques (primary care centre PCC) doivent pouvoir offrir aux patients les thérapies de maladies «courantes», tout en assurant la qualité des soins.

De nombreux essais cliniques ont démontré que l’administration d’un traitement dans le cadre d’un protocole de recherche est garant de qualité et que le résultat et la survie étaient meilleurs si le patient recevait le traitement dans le cadre d’un protocole comparé au résultat du même traitement administré hors protocole.

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