L’assurance de qualité des thérapies en oncologie – la nécessité de centres

La prise en charge des patients1 souffrant du cancer doit être axée sur des principes de qualité, d’efficacité et d’égalité des chances de traitement. Ceci ne pourra se réaliser qu'au prix d'une collaboration étroite et coordonnée entre l'ensemble des groupes professionnels et organisations concernés: personnel soignant, médecins, chirurgiens, psycho-oncologues, radio-oncologues et autres disciplines au contact des patients. Ce défi de collaboration a conduit le Parlement fédéral à accepter à l'unanimité la motion "Stratégie nationale de lutte contre le cancer, pour une meilleure efficacité et une plus grande égalité des chances" (11. 3584 conseiller aux Etats Altherr, 29.9.2011)2. Cette motion charge le Conseil fédéral "de préparer une stratégie nationale de prévention et de lutte contre le cancer, en concertation avec les organisations concernées, les spécialistes, les disciplines et les cantons".

Par la suite, la plateforme (commune de la Confédération OFSP et des cantons CDS) "Dialogue Politique nationale suisse de la santé" a confié à Oncosuisse (organisation faîtière incluant la Ligue suisse contre le cancer (LSC), le SAKK (groupe suisse de recherche sur le cancer), le NICER (registres suisses) et le SPOG (groupe suisse pour l'oncologie pédiatrique)) le mandat d'élaborer un projet de stratégie. Celui-ci a été adopté par le Dialogue Politique en date du 23 mai 2013, puis soumis au Conseil fédéral.

Ce document signé par le Conseiller fédéral Alain Berset et le Président de la Conférence suisse des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) Carlo Conti, intitulé "Stratégie nationale contre le cancer 2014-2017"3, fixe les principaux champs d'action des trois secteurs suivants: prévention et dépistage, prise en charge (diagnostic, thérapie etc.) et recherche.

En ce qui concerne la prise en charge des patients souffrant du cancer, l'accent est mis sur le travail interdisciplinaire et sur la définition de l'itinéraire du patient (travail en réseau entre institutions). Différents programmes sont proposés pour le maintien de la qualité, par la création de centres spécialisés pour les cancers fréquents, de colloques multidisciplinaires et de l'inclusion de patients dans des protocoles de recherche. Il s'agit d'instaurer durablement de nouvelles voies de prise en charge des patients souffrant du cancer. Cette tendance se manifeste entre autres dans la constitution d'équipes de prise en charge (médicale, soignante, etc...) spécialisées dans des centres et des réseaux de soins certifiés.

Le cancer du sein et le cancer de la prostate comptent parmi les pathologies cancéreuses les plus fréquentes. Ces deux cancers touchent en Suisse plus de 6000 femmes et 5000 hommes par an. Au niveau cantonal, ils sont dépistés chez 220 femmes et 150 à 200 hommes. L’augmentation du nombre de cas suit la courbe ascendante de l’espérance de vie. Compte tenu de ces chiffres alarmants, la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS), l’hôpital fribourgeois (HFR) et l’Hôpital Daler ont décidé en 2012 d’offrir à toutes les personnes concernées un traitement de haute qualité.